Les inspirations Éco : Retour sur la Reconnaissance de l’État et les nouveaux défis de l’Université
1. Pourriez-vous nous expliciter les efforts déployés par votre université pour obtenir la reconnaissance de l’Etat ?
L’Université Privée de Fès a réalisé durant ces dernières années d’importants investissements aussi bien sur le plan des infrastructures et des équipements, que sur le plan des ressources humaines pédagogiques et administratives. Par ailleurs, l’UPF a mis en place une quinzaine de formations soigneusement choisies et élaborées qui ont toutes été accréditées. Concrètement, nous avons confié à une commission composée d’enseignants et de responsables pédagogiques et administratifs de l’Université la tâche de préparer le dossier de demande de la reconnaissance. Après plusieurs mois de travail méticuleux et rigoureux, nous avons pu déposer un dossier qui satisfait pleinement, et même au-delà de ce qui est strictement requis, à l’ensemble des critères draconiens du cahier des charges fixé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur pour la reconnaissance. Au bout de ce processus et après audition par une commission spécialement désigné par le ministère de tutelle à cet effet, nous avons reçu l’avis favorable. Toutefois, la reconnaissance officielle par l’Etat de l’Université Privée de Fès n’est pas une fin en soi, mais elle consiste en un gage de la qualité des formations et de tous les services attendus de l’université. Cette qualité qu’il faut maintenir au niveau des standards et des normes internationaux et dont l’Université Privée de Fès sera comptable vis-à-vis des pouvoirs publics et des partenaires.
2. Veuillez nous présenter les différents pôles de formations dispensées par votre université ?
L’Université Privée de Fès est la première université privée à Fès autorisée par l’Etat en 2013 et aussi la première université privée à Fès reconnue par l’Etat en 2018. Fondée en 2006, en tant qu’école d’enseignement supérieur privé « Technologia », elle s’est vite imposée comme l’un des principaux acteurs régionaux du secteur, grâce notamment à une offre de formation minutieusement élaborée et à un corps enseignant soigneusement sélectionné.
Aujourd’hui, l’UPF offre, au sein de sa Faculté des Sciences de l’Ingénieur, des formations conduisant à des diplômes d’Ingénieur d’Etat en Génie Civil, en Génie Electronique Automatique et Automatisme, en Génie Informatique et en Génie des Energies Renouvelables et Systèmes Energétiques. Au niveau de notre Ecole Supérieur des Métiers d’Architecture et du Bâtiment, nous offrons des formations aboutissant au diplôme d’Ingénieur d’Etat en Architecture d’Intérieur, en Urbanisme et en Architecture de Paysage. Le 3ème pôle de l’UPF consiste en la Fès Business School offrant des formations de Licences et Masters en Management, Audit et contrôle de gestion, Finance et Banque, Ressources humaines, Commerce International, Logistique et transport et le Droit des Affaires, etc. L’UPF, dans le cadre de ses classes préparatoires économiques et commerciales (ECT & ECS), offre aussi une formation de haut niveau en vue de passer les concours de Grandes Ecoles de Commerce et du Management au Maroc et en France.
3. Les formations que vous dispensez forment-elles aux métiers d’avenir ?
L’UPF étant tenue de s’adapter au Maroc moderne et aux connaissances d’un monde en évolution permanente de la connaissance, doit donc veiller à la formation de cadres de haut niveau adaptés aux besoins du pays, par l’actualisation du contenu et des méthodes de formation par la création d’une dynamique d’adaptation de la formation universitaire à l’évolution rapide du contexte social et économique, permettant ainsi à notre université de se placer au cœur de la vie citoyenne et économique de notre pays. Ainsi, l’UPF pour adhérer aux grands projets structurant initiés et lancés dans la Royaume par S.M. Le Roi Mohammed VI, élargit son panel de formations pour toucher les métiers concernant essentiellement les secteurs des énergies renouvelables, l’automobile, l’aéronautique, l’informatique (internet des objets, Big Data, …), la logistique, les services à forte valeur ajoutée, etc.
4. Pourriez-vous nous présenter l’une de vos formations qui préparent à des métiers rares ?
Notre offre de formation est bien étudiée et sa pertinence est évaluée par des indicateurs tels que le rendement externe mesurant la capacité de notre université à placer ses lauréats sur le marché du travail, qui se situe à plus de 80 % dans les six premiers mois après la diplomation.
Toutefois, nous pouvons citer entre autres, notre filière novatrice en informatique, formant des ingénieurs en système d’information et transformation digitale, à même de maîtriser toutes les composantes du traitement de l’information, mais aussi, des ingénieurs qui maitriseront les données de demain. En effet, le traitement des informations dans des volumes de plus en plus importants, et leur croisement avec des données de gestion, favorisent le développement de nouvelles modalités de contrôle qualité, de maintenance prédictive, d’optimisation de processus de production… Cette filière en ingénierie Informatique comporte des modules comme « l’Internet des Objets », « les Big Data », « le Cloud Computing», etc.
Des start-ups aux grandes entreprises, les futurs lauréats de cette filière, créeront les produits de demain dans les domaines de l’informatique, des assurances, des banques, de la santé, de l’énergie, ou encore des transports,…
5. Quelle place occupe les « Soft skills » dans votre université ?
La préparation des jeunes à l’insertion dans la vie active est aussi l’une des missions de l’Université (Article 3 de la loi 01.00). De ce fait, la capacité de l’Université à placer ses étudiants sur le marché du travail est un indicateur de la pertinence de ses programmes de formation, aussi bien initiales, spécialisées, professionnelles que des formations d’ingénierie. Ainsi, l’emploi devient un critère révélateur pour l’évaluation d’une formation, en s’appuyant sur des mesures comme le pourcentage de lauréats qui trouvent un emploi, le niveau de recrutement accordé à ces lauréats et leur capacité à évoluer sur le plan professionnel.
Dans ce sens, outre les programmes (enseignement, recherche et formation continue), des actions ont été conçues et mises en place, compte tenu du rôle à jouer par l’université dans l’accompagnement des différentes stratégies de développement du pays et des efforts des différents agents économiques nationaux et régionaux. Ces actions ont consisté notamment au renforcement des Soft Skills des lauréats, à offrir des formations continues qualifiantes pour les diplômés et un programme d’accompagnement pour l’insertion professionnelle et le renforcement de l’employabilité, et aussi la mise en place en place d’une structure de suivi de l’insertion des lauréats de l’université pour recueillir les informations utiles sur les premiers emplois, la durée de la recherche du travail ainsi que les observations sur le degré de compatibilité entre la formation reçue et les compétences demandées. Des questionnaires en ligne seront généralisés pour accélérer la collecte d’informations auprès des lauréats et des étudiants.
6. Quelle place occupe la recherche scientifique dans votre université ?
Notre université est consciente du fait que le développement d’une activité de recherche scientifique est nécessaire pour être pleinement intégrée dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche aux niveaux national et international.
De plus, la recherche scientifique constitue la ressource fondamentale pour la mise en place des formations de pointe et les métiers de l’avenir. Elle contribue aussi à la formation de jeunes chercheurs et jette les bases pour des applications technologiques diverses.
En ce sens, l’UPF développe, au sein de son Centre de Recherche, de Développement, d’Expertise et d’Innovation (CRDEI), une recherche utile et valorisable au niveau territorial. Des projets de recherche, en phase avec les stratégies et les visions des collectivités, de la ville, de la région et du pays, sont régulièrement soumis à ces partenaires à l’instar de projets s’inscrivant dans le cadre des villes intelligentes et d’autres projets portant notamment, sur « l’utilisation des TIC pour la valorisation des produits de l’artisanat », ou « la conception et le prototypage d’une maison autonome en énergie pour l’Afrique », etc.
Les premiers résultats probants dans le cadre de la recherche scientifique effectuée à l’UPF, ont été l’organisation de plusieurs manifestations scientifiques au sein de notre université et la participation de nos enseignants chercheurs à des manifestations scientifiques nationales et internationales, ayant permis la publication des résultats de recherches scientifiques effectuées au sein de l’UPF dans des revues scientifiques indexées.
En définitive, la recherche scientifique est le moyen qui permet à notre université de contribuer au développement des territoires et d’interroger les transformations quotidiennes du cadre de vie des personnes et de la société marocaine.
7. Quid des partenariats ?
La coopération internationale ainsi que l’ouverture et les partenariats nationaux et régionaux constituent des leviers importants de développement de l’université. C’est une politique que nous avons renforcée et soutenue au sein de l’UPF, et un travail de fond a été engagé pour multiplier ces partenariats et surtout les rendre productifs et fonctionnels autour de la logique “gagnant – gagnant”. Ainsi, l’UPF multiplie les contacts et les relations avec tous les acteurs du monde académique et professionnel et mène des partenariats étroits avec les universités de la Région Fès – Meknès. Dans une démarche d’amélioration continue, ces acteurs académiques et socio-économiques imprègnent le fonctionnement même de l’université à travers leur statut de membres du Conseil de l’UPF. A l’international, plusieurs liens de coopération ont été tissés avec des universités européennes, notamment, l’Université de Lorraine, l’Université de Grenade, l’Université de Picardie Jules Verne, l’Université Paris 13, l’Université du Littoral Cote d’Opale, Le CNAM de Paris, etc. Ces conventions de coopération ont permis la mobilité des enseignants et des étudiants dans les deux sens, la mise en place de programmes de formation continue et la double diplômation pour certaines filières.
8. Comment percevez-vous la nouvelle vague de digitalisation ainsi que son impact sur l’enseignement supérieur ?
Tout porte à croire que la performance sociale et économique des nations dans les décennies qui viennent sera largement dépendante de leur capacité à mettre en œuvre une stratégie numérique ambitieuse.
Dans un monde qui s’interroge face aux enjeux qu’impliquent les plateformes numériques, mais aussi la robotisation, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle, etc. ; l’enseignement supérieur a une carte à jouer : celle d’un enseignement qui ne soit pas uniquement utilitaire, mais qui accompagne les apprenants, qui forme et invite à la réflexion. Ainsi, les institutions d’enseignement supérieur se doivent d’adapter leurs modèles afin de tirer parti des potentialités du numérique, pour accroître la qualité de leurs modèles pédagogiques et surtout l’insertion professionnelle de leurs lauréats.
9. Quelles sont les perspectives envisagées pour que votre université s’adapte à cette vague de digitalisation et réponde adéquatement aux exigences du marché du travail marocain et étranger ?
Les nouvelles générations d’étudiants que nous recevons à l’UPF ont été bercées par le numérique.
Ces jeunes attendent que l’université soit plus flexible, mieux adaptée aux nouvelles technologies et surtout plus accessible pour tous à travers des bibliothèques numériques, des cours disponibles en ligne, des contenus numérisés libres d’accès. Les réseaux sociaux doivent également jouer un rôle central dans les cursus d’études et permettre la mise en place d’un enseignement participatif et collaboratif et d’un suivi réel entre les différentes promotions.
Au sein de l’UPF, nous nous sommes adaptés à cette nouvelle donne et nous offrons à nos étudiants des environnements numériques de travails adéquats répondant à leurs besoins spécifiques.
Par ailleurs, notre stratégie consiste aussi à préparer aux métiers de l’ère numérique grâce à une prise de conscience du besoin de développement des compétences nouvelles et à une meilleure orientation des effectifs vers les formations les plus performantes sur le plan économique et social pour un meilleur accompagnement de l’insertion professionnelle.
La révolution numérique ne doit pas non plus écarter l’université de ses fondamentaux consistant au développement de l’esprit de recherche, à la transmission d’une culture générale, à l’acquisition d’outils d’analyse, etc. Ils sont autant de compléments indispensables aux compétences techniques et professionnelles spécialisées de l’ère digitale.